Rock en Seine 2011 : un record, un grand cru et surtout du plaisir !
FESTIVAL. L'été se termine, et si le meilleur festival était celui qui clôt les vacances ? Notre mélomane abonné à tous les événements musicaux, Christopher Ramoné, s'est rendu à Rock en Seine : il n' a pas été déçu.
Sélectionné et édité par Maxime Bellec
Temps de lecture : 4 minutes
Neuvième édition pour le festival de la fin d’été Rock en Seine, et un nouveau record d’affluence, après trois superbes journées de musique.
Vendredi : la savoureuse entrée en matière
Tuons tout de suite le suspense, le meilleur concert que j’ai pu voir lors de ce Rock en Seine 2011 est bien celui des Foo Fighters. La bande de Dave Grohl a envoyé du très lourd en tête d’affiche sur la Grande Scène. Il s’agissait de l' exclusivité du festival, et les Américains de Seattle n’ont pas déçu.
Foo Fighters, tête d'affiche du vendredi soir / Le Plus
Gros riffs sauvages, avalanche de tubes, rythme et énergie sans faille, le tout pour deux heures de show. Exceptionnel est le seul mot qui me revient à la bouche.
Youtube - Walk, de Foo Fighters - Par ChrisRockLive
Il faut dire que la journée du vendredi était plutôt bien partie. Il y avait le rock ravageur et maîtrisé des Biffy Clyro, dont on imaginait aisément leur set en ouverture de celui de Foo Fighters. A la place, il ouvrait sur la scène de l’Industrie à 16h15… en même temps que l’excellent Seasick Steve.
Biffy Clyro à Rock en Seine / Le Plus
J’ai ensuite goûté aux balades sympathiques d’Herman Düne, puis tapé dans l’énergie des Funeral Party, avant d’être charmé par la pop énergique et amoureuse de Grouplove sur la Pression Live. Une nouvelle scène d’ailleurs pour Rock en Seine, calée entre un mur et une petite allée d’arbres, le tout en pente. Si la programmation y était alléchante, cette scène était-elle franchement utile, tant elle a poussé à faire l’impasse sur certains groupes ?
Grouplove à Rock en Seine, sur Le Pression Live / Le Plus
La déception du jour (parce qu’il en faut toujours une), est venu du duo The Kills. Ils sont pourtant furieusement sexy ces potentiels tourtereaux (qui ne sont pas ensemble) de la scène. Mais le dernier album, Blood Pressure, si mélodique soit-il, ne leur a pas permis d'apporter du rythme à un concert qui en manquait cruellement. La soirée se termine par une traditionnelle session électro avec le très bon Paul Kalkbrenner.
The Kills sur la Grande Scène / Le Plus
Samedi : après l’entrée, le plat de résistance en quatre étoiles
Le début de la journée fut donc à la fois rock et teinté d’électronique entre The Black Box Revelation, et Hushpuppies. Nul doute qu’à la vue de la suite des hostilités, la journée allait être belle.
En effet, d’abord le punk-rock ravageur de Cage The Elephant, dont le chanteur s’est offert un bain de foule sous un soleil radieux et rare.
Cage The Elephant à Rock en Seine / Le Plus
Répondait ensuite un groupe au nom étrange, Le corps mince de Françoise, une électro sucrée qui a enchanté la scène "Pression Live". Ma curiosité, aussi professionnelle soit-elle, a par contre apprécié la prestation des BB Brunes et leur rock bobo, désormais fortement teintée de british pop.
BB Brunes et son rock français / Le Plus
Suivent alors deux véritables coups de cœur bien différents. Austra d’abord, où la voix du chanteuse bonifie une musique déjà étonnante. The Jim Jones Revue a par la suite livré un cocktail rock’n’roll détonnant : des londoniens qui la jouent à la Chuck Berry. Genoux remuants, attitude sexy, guitares de sortie, voix criarde, le résultat est d’une efficacité déroutante.
Austra, une des sensations de Rock en Seine / Le Plus
Le rock'n'roll punchy des Jim Jones Revue / Le Plus
Enfin pour amener la tête d’affiche du soir, il fallait les héros de la new wave américaine, j’ai nommé Interpol. Quelques titres franchement emballants (Evil, Lights), le reste était plutôt basique et plaisant.
La tête d’affiche du samedi était britannique. Véritable phénomène outre-Manche, Arctic Monkeys se présente pour la première fois du côté de Saint-Cloud, après avoir notamment joué cet été du côté des Eurockéennes. Le groupe m’avait déjà fait une forte impression à Werchter, et cette prestation en headliner ne laissait présager que du bon.
Alex Turner, leader d'Arctic Monkeys / Le Plus
Seule véritable déception, le set fut court, il durait seulement 1h20, mais gorgé de bons morceaux, entre les tubes (Brianstorm, When the sun gœs down) et les nouveautés du dernier album (Brick by brick, Don't sit down cause i've moved your chair).
Youtube - If You Were There, Beware, des Arctic Monkeys - Par ChrisRockLive
Ensuite, Etienne de Crécy et son show Beats’n’cubes transformèrent la scène de l’Industrie en dance-floor à ciel ouvert. Pour ceux qui avaient jusqu’ici échappé à son spectacle déjà passé un peu partout.
Dimanche : un dessert sucré pour bien finir
Plus léger au niveau de la programmation, la Grande Scène a catapulté du gros rock et des sensations anglaises. D’abord The Vaccines, que j’avais évoqué dans un article précédent à propos de cet été sexy et britannique. Un seul album, et déjà des rythmes qui vous rentrent dans le crâne aussi facilement qu’une belle langue de chat dans votre bouche.
Simple Plan est allé rassurer un grand nombre de fans venus voir la prestation des Canadiens, alors qu’une annulation avait été évoquée après quelques problèmes de voix du chanteur.
Gerard Way, leader de My Chemical Romance / Le Plus
L’intérêt de l’après-midi était sans nul doute My Chemical Romance. Epuisés par deux soirées en tête d’affiche au festival britannique Reading & Leeds Festival, les Américains ont tout donné dans une belle ambiance. Résultat, un set très court, essentiellement constitué de titres du dernier album, Danger Days. Deftones a enchainéensuite pour les nostalgiques du néo-métal.
Avant eux, Lilly Wood and The Prick ou encore Concrete Knives ont montré que la France a encore du talent dans le secteur pop-rock.
La soirée se conclut alors dans le lyrisme et la mélancolie. D’un côté un Archive symphonique, et de l’autre une puissante Lykke Li.
Et vous, qu'avez-vous pensé de cette édition de Rock en Seine ?
Auteur parrainé par Aude Baron